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Billet

A Taiwan, l’aura et l’ombre portée de Tsai Ing-wen, présidente sur le départ

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Le nouveau président de l’archipel, William Lai, qui prend ses fonctions lundi, peut s’appuyer sur le bilan flatteur de sa prédécesseure à l’international, malgré les tensions renouvelées entre Pékin et la démocratie taïwanaise.
William Lai et Tsai Ing-wen, deux jours avant le scrutin présidentiel, le 11 janvier. (Alex Chan Tsz Yuk/Abaca)
publié le 18 mai 2024 à 9h12

Cette fois, elle s’en va. Après deux mandats de quatre ans, Tsai Ing-wen quittera la présidence de Taiwan lundi et transmettra le flambeau à son vice-président, William Lai, lui aussi issu des rangs du Parti démocrate progressiste (PDP). «Hsiao Ing», «petite Ing» comme elle était déjà surnommée il y a huit ans, a grandi. Elle part à 67 ans avec une popularité à faire pâlir d’envie tout élu. Et à rendre jaloux des palanquées de leaders parfois usés, vieillis et fatigués avant même la fin de leur mandat. C’est vrai à Taiwan tout comme dans nos démocraties occidentales encore trop masculines. Quand ses deux prédécesseurs démocratiquement élus quittaient le palais présidentiel en fin de mandat avec une petite vingtaine de points d’opinions positives, Tsai atteint les 50 % haut la main et flirte même avec 60 % dans certaines études. C’est suffisamment rare pour être signalé.

Cette belle popularité est le fruit d’un bilan flatteur. Cela aussi doit être dit. Il ne s’agit pas ici de taire des ratés, des faiblesses et certains renoncements de l’administration Tsai sur les politiques sociales – fonctionnaires, retraités, mais aussi jeunes, femmes et familles –, sanitaires – la fin de la lutte contre le Covid – ou encore les