«Innocent». Les avocats de la défense s’attendaient à ce verdict, mais les arguments développés par le tribunal les ont réjouis : les juges ont déroulé un feu de critiques à l’adresse des enquêteurs et procureurs de l’époque, comme de leurs successeurs. «Qu’ils parlent de falsifications de preuves, d’aveux soutirés par la force et d’interrogatoires inhumains dans les motivations du verdict m’a réellement surpris», confie à Libération un des défenseurs d’Iwao Hakamata (souvent appelé Hakamada par erreur). «Les juges [trois magistrats professionnels, ndlr] avaient la possibilité de donner le verdict sans aller aussi loin dans la condamnation explicite des méthodes des policiers et procureurs. Pourtant, ils l’ont fait sciemment, ce qui à mon sens rend difficile un nouvel appel du parquet.» Ce dernier a jusqu’au 10 octobre pour contester. Les visages fermés, dont l’un masqué, des deux représentants du ministère public en disaient long sur leur déconvenue. Il aura fallu plus d’un demi-siècle pour en arriver là.
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Iwao, aujourd’hui âgé de 88 ans, a été reconnu coupable en 1968 du meurtre sauvage deux ans plus tôt de son patron, de l’épouse de ce dernier et de deux de leurs enfants à leur domicile de Shimizu, dans la préfecture de Shizuoka (sud du Ja