«Sur l’échelle de Richter de la diplomatie, le coup porté à la France se situe à un niveau très élevé», commente sobrement un élu consulaire français, après l’annonce jeudi dernier par le Premier ministre australien qu’il mettait fin au «contrat du siècle» scellant l’achat de douze sous-marins par son pays à la France. «Coup dans le dos», «confiance trahie» à Paris, les mots confirment la violence du choc ressenti jusqu’au plus haut niveau de l’Etat mais, en Australie, les observateurs n’ont pas tous été aussi surpris.
Depuis 2016, les relations entre les deux pays étaient tendues sur les modalités de réalisation du contrat. Sur la création d’emplois, le transfert de technologie, les délais et les surcoûts (56 milliards d’euros au lieu des 31 prévus), le mécontentement australien s’étalait dans la presse. Remonté, le sénateur indépendant Rex Patrick demandait régulièrement au gouvernement australien d’abandonner le projet. Et en juin cette année, le secrétaire à la Défense Greg Moriarty affirmait même étudier des «solutions alternatives» au contrat – manière à peine déguisée d’évoquer un pl