Nouvelle catastrophe naturelle en Afghanistan. Les secours s’activent ce samedi 11 mai dans le nord-est du pays, où des crues subites ont fait plus de 311 morts dans la seule province de Baghlan, a annoncé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’état d’urgence a été décrété dans les vastes régions où des rivières de boue ont soudainement englouti des milliers d’habitations et d’hectares de cultures, a annoncé le ministère de la Défense. «Plus de 100 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi, qui ont également détruit plus de 2 000 habitations dans ces deux districts, a recensé un responsable de l’agence onusienne.
L’OIM a ajouté que plusieurs morts avaient été enregistrés dans six autres districts, toujours sur la base de chiffres fournis par l’ANDMA, l’Autorité nationale afghane de gestion des catastrophes.
Les autorités de la province de Baghlan s’en tenaient depuis la veille à un bilan de 62 morts, tout en avertissant que celui-ci «allait probablement augmenter».
Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d’autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatique, entraînant également d’énormes pertes financières. Le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid, a évoqué ce samedi matin «des dizaines de morts» dans ces diverses provinces d’un des pays les plus pauvres au monde. Il avait exprimé la veille «la profonde sympathie» des autorités aux victimes des inondations, citant sur X, outre la province de Baghlan, celles du Badakhshan (nord-est), Ghor (centre-ouest) et Hérat (ouest).
Le ministère de la Défense a indiqué ce samedi que «les opérations de distribution de nourriture, médicaments et kits de premiers soins aux victimes avaient démarré» dans le nord-est. «L’armée de l’air a commencé a évacuer des habitants à la faveur de l’amélioration de la météo» et transféré plus d’une centaine de blessés dans des hôpitaux, a-t-il ajouté.
«Ravages causés par le changement climatique»
L’émissaire américaine pour l’Afghanistan, Rina Amiri, a écrit sur X : «Mon cœur est avec les victimes des inondations en Afghanistan qui ont pris de nombreuses vies humaines et provoqué des dégâts importants.» Elle a demandé aux talibans «de s’atteler aux ravages causés par le changement climatique» dans le pays déjà dévasté par quatre décennies de guerre.
My heart goes out to the victims of the recent flooding in Afghanistan which took numerous lives & caused significant damage. To tackle the ravages of climate change, the Taliban must leverage the power of the entire population & remove crippling restrictions on women & girls.
— U.S. Special Envoy Rina Amiri (@SE_AfghanWGH) May 10, 2024
Depuis la mi-avril, des crues subites et des inondations ont déjà fait une centaine de morts dans dix provinces du pays et aucune région n’a été épargnée. Elles ont également détruit des centaines de maisons et submergé de nombreuses terres agricoles dans un pays où 80 % des plus de 40 millions d’Afghans dépendent de l’agriculture pour leur survie. L’Afghanistan a en outre connu un hiver très sec, rendant difficile l’absorption des pluies par les sols.
Mise à jour à 11 h 30 avec davantage de contexte ; à 13 h 50 avec un nouveau bilan.