Au moins 16 personnes ont été tuées et 24 blessées mercredi dans une explosion frappant une école coranique de la ville d’Aybak, dans la province de Samangan dans le nord de l’Afghanistan. Emdadullah Muhajir, porte-parole de la province, a annoncé que cette explosion «a eu lieu vers 12 h 45 à l’intérieur de l’école Jahdia, dans le centre de la ville. De nombreux garçons étudient dans cette école [religieuse]».
Plusieurs médias locaux évoquent une attaque à la bombe. Le bilan pourrait s’alourdir en raison de l’importance des dégâts. Sur place, un responsable provincial a confirmé l’explosion, mais n’a pas pu fournir de chiffres sur les victimes ni d’informations sur les circonstances. «Nos enquêteurs et nos forces de sécurité travaillent rapidement pour identifier les auteurs de ce crime impardonnable et les punir pour leurs actes», a tweeté Abdul Nafay Takor, porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Parmi les victimes, «ce sont tous des enfants et des gens ordinaires», a témoigné sous couvert d’anonymat un médecin d’un hôpital d’Aybak, capitale de la province de Samangan. Toujours selon lui, des blessés ont reçu des éclats de l’explosion sur le corps et le visage et d’autres souffraient de fractures aux mains et aux jambes. Les plus gravement blessés ont été transférés vers des hôpitaux mieux équipés de la ville de Mazar-i-Sharif, à une centaine de kilomètres d’Aybak.
Succession d’explosions en Afghanistan
Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, qui n’ont pas pu être authentifiées dans l’immédiat, montrent des combattants talibans près de corps éparpillés sur le sol d’un bâtiment couvert de traces de sang. Des tapis de prière, du verre brisé et d’autres débris jonchent également la pièce. De leur côté, les responsables talibans assurent maîtriser la sécurité dans le pays, et nient ou minimisent souvent des incidents rapportés sur les réseaux sociaux.
Depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, plusieurs explosions ont eu lieu dans le pays, la plupart revendiquées par l’Etat Islamique. Le 5 octobre, au moins quatre personnes avaient été tuées à Kaboul dans une explosion survenue dans une mosquée du ministère de l’Intérieur. Quelques jours plus tôt, le 30 septembre, un attentat suicide commis dans un centre de formation de Kaboul préparant aux examens universitaires avait fait 54 morts, dont au moins 51 filles, selon l’ONU. L’attaque avait été perpétrée dans un quartier peuplé par la minorité chiite hazara. Le 23 septembre, au moins sept personnes avaient été tuées dans l’explosion d’une voiture piégée à proximité d’une mosquée de la capitale, fréquentée par des hauts responsables et combattants talibans.
Mise à jour : à 14 h 38 avec des déclarations de responsable politique et plus d’information sur les victimes.