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Libération
Reportage

Afrique du Sud : les éoliennes, une menace de plus pour les espèces en danger ?

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Pour faire face à la crise énergétique, les autorités du pays favorisent l’implantation de champs éoliens. Mais les infrastructures situées à proximité des réserves pourraient se révéler dangereuses pour les animaux sauvages et nuire à l’écotourisme.
Un projet porté par Engie prévoit l’installation d’éoliennes à seulement 5 km des limites d’Addo, le troisième plus grand parc public du pays. (Michele Spatari)
par Patricia Huon, Envoyée spéciale au Parc d'Addo (Afrique du Sud)
publié le 9 janvier 2024 à 8h01

Cela fait plus de dix ans qu’il arpente, au volant de son 4x4, les routes de terre du parc national Addo, en Afrique du Sud. Christo Boshoff connaît chaque chemin de traverse, chaque point d’eau, et les meilleurs endroits où apercevoir des animaux selon l’heure de la journée. Taciturne, le guide devient volubile dès qu’il s’agit d’évoquer le parc et sa faune. «Quand Addo a été créé, en 1931, il ne restait que 11 éléphants. Aujourd’hui, il y en a plus de 600 ! La superficie de la zone de conservation a été agrandie, d’autres espèces ont été réintroduites : des lions, des hyènes, des buffles du Cap…» Addo, le troisième plus grand parc public du pays, abrite des centaines d’espèces d’oiseaux, des zèbres, des phacochères, des antilopes, et les fameux «Big Five» : l’éléphant, le lion, le buffle, le rhinocéros et le léopard. Des géants qui fascinent les touristes et s’affichent sur les différentes coupures des billets de banque sud-africains. «Addo est particulièrement connu pour les éléphants, dit-il. Pendant les mois d’été, on peut voir de grands groupes, observer les différentes familles et leurs interactions sociales… C’est fascinant.»

Christo coupe le moteur et jette un regard en direction de la ligne d’horizon, hérissée, au loi