Menu
Libération
Interview

Amnesty : «Rester à Hongkong signifiait perdre notre liberté de parole»

Article réservé aux abonnés
Après quarante ans de présence, l’ONG de défense des droits humains va fermer ses bureaux à Hongkong, se disant incapable d’assurer la sécurité de ses salariés. Un «crève-cœur» pour Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty France.
Amnesty International marketing is seen in their office in Hong Kong on October, 2021, as the Human Rights organisation announces it will be closing its offices by the end of 2021 citing Beijings enacted national security law as a reason. (Photo by ISAAC LAWRENCE / AFP) (Isaac Lawrence/AFP)
publié le 25 octobre 2021 à 21h42

Depuis l’imposition de la loi sur la sécurité nationale par Pékin, le 1er juillet 2020, les arrestations arbitraires de journalistes, militants, professeurs ou syndicalistes s’enchaînent à Hongkong. Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty France, explique pourquoi l’ONG de défense des droits humains a décidé de fermer ses bureaux permanents à Hongkong, après quarante années de présence.

Comment a été prise la décision de quitter Hongkong ?

La fermeture des bureaux de Hongkong, qui nous permettaient de travailler au plus près de la Chine, est un crève-cœur. Il y a quelques mois, on n’imaginait pas que ça allait évoluer aussi vite. La loi sur la sécurité nationale, instaurée en juillet 2020, a été un point de basculement dans le contexte général de répression. Nous étions aux premières loges pour en analyser les effets et la dénoncer. Sa particularité est qu’elle est volontairement vague de façon à faire taire toute dissidence, avec des termes comme «mise en danger de la sécurité de l’Etat», «terrorisme», «séparatisme», de plus en plus utilisés par la Chine et