Au milieu de ce qui était jusqu’alors la salle de son petit restaurant, Wu est debout, impuissant. Malgré ses efforts pour nettoyer les lieux, le sol reste couvert d’une couche de vase grise, encore liquide. Sur les murs, l’eau a laissé une trace jusqu’au tiers, le niveau qu’elle a atteint lorsqu’elle s’est déversée dans la commune de Guangfu, située dans l’est de l’île. «C’était surréel, toute cette boue, d’un coup», se rappelle le jeune homme. Chaussé de bottes en plastique qui lui montent jusqu’aux genoux, le vingtenaire montre les dégâts à son oncle, venu depuis Hsinchu, une ville de la côte ouest, pour aider à nettoyer. «Dans notre maison, c’est encore pire», décrit Wu, la voix étranglée par des sanglots.
Le 23 septembre, dans l’après-midi, un lac, formé précédemment par des glissements de terrain sur la rivière Matai’an, 11 kilomètres en amont de Guangfu, a débordé. En cause, les fortes pluies qui sont tombées après le passage du super typhon Ragasa. Celui-ci n’a pourtant pas traversé Taiwa