Le comptoir du café Silingan est orné de bouquets de fleurs de toutes les couleurs. Pourtant, on n’y célèbre ni mariage ni anniversaire cette semaine. Sur les cartes de vœux, il est écrit «Umabante», qui signifie «aller de l’avant» en philippin. Ce sont des clients qui sont venus les apporter en l’honneur d’un jour spécial : l’arrestation mardi 11 mars de l’ancien président Rodrigo Duterte, accusé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI).
Niché dans une ruelle de Cubao Expo, un quartier alternatif de Manille, le café Silingan est entouré de salons de tatouage et d’ateliers de poterie. Il a tout l’air d’un café branché comme les autres. A la différence près qu’ici, le thé matcha est exclusivement servi par des femmes dont le mari, le père, le fils ou le frère a été assassiné au nom de la «guerre contre la drogue» de Duterte.
«Ils ont vidé le chargeur dans sa poitrine»
«Café, histoire et droits humains», lit fièrement Grace Garganta, 32 ans,