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Analyse

Asie du Sud-Est : Scarborough, l’atoll qui fait des vagues entre Pékin et Manille

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Les deux pays qui revendiquent ce récif ont échangé des menaces et se sont livrés à des passes d’armes ce mardi 26 septembre, témoignant d’un climat qui se dégrade et d’un régime chinois de plus en plus agressif.
Un navire des gardes-côtes chinois, le 21 septembre, surveillant des bateaux de pêche philippins ancrés près du récif de Scarborough sous contrôle chinois, dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale. (Ted Aljibe/AFP)
publié le 26 septembre 2023 à 18h02

Les remous entre Philippins et Chinois prennent un tour mauvais autour du récif de Scarborough. Cet atoll de 150 km², situé en mer de Chine méridionale, est redevenu le théâtre de tensions, d’accrochages et de menaces croissantes ces dernières heures. Ce mardi 26 septembre, Pékin et Manille se sont mutuellement mis en garde après une série de passes d’armes en l’espace de quelques jours. La veille, sur ordre de la présidence, les garde-côtes philippins avaient coupé les câbles de fixation sous-marins et les filets d’une barrière flottante de 300 mètres de long, installée quelques jours plus tôt par les Chinois pour empêcher des bateaux philippins d’entrer dans l’atoll.

La Chine a conseillé mardi aux Philippines d’éviter les «provocations» en mer de Chine méridionale, après cette «opération spéciale». «Les Philippines sont absolument en droit de supprimer toute barrière dans le Bajo de Masinloc [nom philippin du récif, ndlr], car cela empiète sur nos droits maritimes», a aussitôt répondu le conseiller à la sécurité nationale Eduardo Ano dans un communiqué.

Manu militari

Quelques heures après avoir constaté qu’elle n’était plus alignée et qu’elle bloquait le lagon, les Chinois ont emporté la barrière, a précisé le porte-parole des gardes-côtes, le commodore Jay Tarriela. «Ils pourraient encore la réinstaller, ils pourraient encore