La démission et la fuite après un mois de contestation, et la mort d’au moins 350 personnes. En l’espace de quelques heures, les événements se sont précipités lundi 5 août au Bangladesh, qui a indéniablement vécu un moment de rupture dans sa jeune histoire tumultueuse. Au lendemain d’une nouvelle journée de mobilisation sanglante, la première ministre Sheikh Hasina a quitté ses fonctions et fui le pays en hélicoptère pour gagner l’Inde. Au même moment, des dizaines de milliers de manifestants envahissaient les avenues, les places et les grands carrefours de Dacca, la capitale. Et prenaient d’assaut sa résidence. Sheikh Hasina, 76 ans et réélue en janvier pour un cinquième mandat au terme d’un scrutin boycotté par l’opposition, a dû partir dans la précipitation en compagnie de sa sœur, notamment pour éviter d’affronter la colère populaire. Dans ce climat extrêmement volatil, une soixantaine de personnes ont trouvé la mort, lundi, lors d’affrontements entre bandes rivales.
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