A côté d’une pancarte déclamant «Je suis une femme, je n’ai peur de rien, je conquerrai le monde sans quotas», Meena Rani Das, étudiante bangladaise de 22 ans, martèle la tête haute : «Les femmes ne sont plus à la traîne, elles avancent grâce à leur talent.» Comme des milliers de jeunes, la manifestante bat le pavé depuis onze jours contre le système des quotas jugé «discriminatoire» en vigueur dans le pays. La Cour suprême les a pourtant entendus, en supprimant temporairement mercredi 10 juillet cette règle qui régit l’accès aux postes les plus prisés – et les mieux rémunérés – de la fonction publique. Leur colère réside dans l’emploi du mot «temporairement». Depuis le 1er juillet, les mouvements étudiants paralysent Dacca, capitale du Bangladesh, et réclament la fin définitive de ce système.
Dimanche 7 juillet, des milliers de protestataires ont érigé des barrages routiers sur les principales autoroutes de la ville. Lundi, ils ont exhibé des bannières «Quota ou mérite», «Besoin de réformes cohérentes des quotas». Mardi, des «campagnes de masse» et des «activités en ligne et physiquement» ont eu lieu, conformément à une annonce de Nahid Islam, un des leaders du mouvement anti-quotas, qui a affirmé s’être «coordonné avec les étudiants de différentes universités et écoles dans Dacca». Mercredi, ils étaient plusieurs milliers en provenance de différentes universités de la capitale à bloquer les principaux car