Pour vider les rues de Dacca des étudiants, si nombreux à manifester tous les jours depuis le début du mois de juillet, le gouvernement bangladais n’a reculé devant rien. Couvre-feu, coupure d’Internet, déploiement de l’armée dans les villes et une répression policière qui s’est faite sanglante depuis la semaine dernière. Au moins 163 personnes sont mortes, parfois abattues à bout portant par les forces de l’ordre qui ont commencé à tirer à balle réelle. Jamais depuis au moins quinze ans, le Bangladesh n’avait traversé un épisode aussi violent. Aux racines du mouvement, au départ pacifique et porté par les étudiants, se trouve une disposition mise en place dès les premières heures de l’indépendance du Bangladesh : le système de quotas d’embauches des fonctionnaires.
Pourquoi ce système de quotas pose-t-il problème ?
Dans un pays placé par la Banque mondiale dans le dernier tiers du classement mondial en termes de PIB par habitant, les emplois de fonctionnaires stables, bien payés et dotés d’avantages sociaux sont très recherchés. Mais plus de la moitié d’entre eux (56&n