Loin d’être parfait, le bilan n’est pas pour autant anecdotique. Les procès contre les trois dirigeants khmers rouges qui se sont tenus à Phnom Penh ces quinze dernières années ont jeté les premières bases d’un rapport plus sain entre les Cambodgiens et leur histoire entre 1970 et 1979. Outre la condamnation de ces trois leaders du Kampuchéa démocratique (KD), dont deux pour génocide, ces verdicts ont permis l’établissement des faits, l’écriture d’une part importante et douloureuse du Cambodge contemporain. Ils ont ouvert ainsi la voie à des travaux d’historien, notamment pour l’enseignement de ce passé compliqué auprès des jeunes collégiens et lycéens dont une partie de leurs ancêtres ont été victimes.
La mission est d’autant plus nécessaire que plus des trois quarts de la population du pays n’a pas connu la prise de la capitale par les hommes de Pol Pot il y a cinquante ans. Et que certains réseaux sociaux divulguent à tout va manipulations et thèses du complot.