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Mémoire

Au Cambodge, les Khmers rouges ont tué les artistes, pas leur musique

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Parmi les près de 2 millions de morts du régime de Pol Pot (1975-1979) figuraient les chanteurs les plus célèbres du pays. En 2014, le documentaire «Don’t Think I’ve Forgotten» a donné un âge d’or à la musique khmère qui inspire aujourd’hui une nouvelle génération.
publié le 23 avril 2025 à 9h23

«Sang vermeil qui arrose villes et plaines /Du Kampuchea, notre patrie /Sang sublime des ouvriers et paysans /sang des combattants révolutionnaires…» Pour être complet, le Glorieux 17 avril, l’hymne national du Cambodge des Khmers rouges, aurait dû ajouter : sang des artistes, des interprètes de rengaines sentimentales, de ritournelles sucrées, de tubes twist, rock ou soul…

Dans leur obsession pour construire un homme nouveau qui aurait coupé tout lien avec l’ordre ancien, les guérilleros communistes qui prennent le pouvoir en ce «glorieux» 17 avril 1975 interdisent toute forme de divertissement, apanage de la société bourgeoise : la musique, le cinéma, la mode… Et envoient dans les camps de travaux agricoles les personnes liées à ces activités comme les chanteuses et chanteurs, idoles du public. Très peu survivront.

Le documentaire Don’t Think I’ve forgotten : Cambodia’s Last Rock & Roll retrace l’histoire de ces artistes, victimes de la violence politique alors que leurs chansons, des