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Répression

Au Cambodge, les opposants politiques face au rouleau compresseur de la dynastie Hun Sen

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Dans un procès de masse visant 150 dissidents, la justice cambodgienne a condamné pour «trahison» une soixantaine de membres de l’opposition, dont le militant Sam Rainsy, réfugié en France, et l’avocate américano-cambdogienne Theary Sang.
L’avocate militante américano-cambodgienne Theary Seng, devant le tribunal de Phnom Penh ce mardi. Elle a été jugée pour «trahison» et condamnée à six ans de prison. (Heng Sinith/AP)
par Ambre Bertocchi
publié le 14 juin 2022 à 19h56

Une soixantaine d’opposants ont été condamnés à des peines de prison allant de cinq à huit ans par un tribunal de Phnom Penh à l’issue d’un procès de masse mettant en accusation 150 personnes. Le verdict, alors que des élections sont prévues en 2023, est dénoncé comme «politique» par la communauté internationale. L’un des condamnés, Sam Rainsy, est exilé en France depuis 2015. «La répression politique contre l’opposition devient de plus en plus violente», a-t-il réagi auprès de l’AFP. Elle est aussi de plus en plus aveugle et vise toutes les sphères de la société.» Opposant historique, cofondateur du premier parti d’opposition dissout en 2018, le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), Sam Rainsy est au centre de cette affaire et écope de huit ans de prison par contumace. Cette peine s’ajoute aux trente-cinq années de détention déjà requises contre lui pour avoir tenté de renverser le Premier ministre, Hun Sen, ex-combattant khmer rouge, en poste depuis 1985.