Du jamais vu. Le pic de floraisons des cerisiers a atteint un nouveau record au Japon. Cette année, il est intervenu le 26 mars à Kyoto, l’ancienne capitale. Une date inédite à en croire les journaux de la cour impériale qui répertorient le phénomène depuis plus de mille deux cents ans. Des dizaines d’autres villes japonaises ont vu leurs bourgeons fleurir quasiment au même moment, selon la cour.
Les précédents records de précocité datent de 1612, 1409 et 1236, lorsque les fleurs des cerisiers étaient apparues les 27 mars, d’après Yasuyuki Aono, spécialiste de l’environnement à l’université de la préfecture d’Osaka. En moyenne, elles atteignent leur apogée le 2 avril, coïncidant avec le début de la nouvelle année scolaire.
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Pour étudier leur croissance, l’agence météorologique nationale suit 58 cerisiers de «référence» à travers le Japon. Cette année, 40 d’entre eux ont déjà atteint leur pic et 14 en un temps record. La plupart des arbres désignés sont de la variété la plus connue et la plus appréciée, le Yoshino, réputée pour ses fleurs roses et blanches qui s’épanouissent pendant environ deux semaines, avant de tomber en une pluie de petites pétales semblables à des confettis.
Lien avec le réchauffement climatique
Pour les chercheurs de l’agence, la précocité des fleurs de cerisiers au fil des siècles est liée au réchauffement climatique. D’après leurs données, la température moyenne en mars à Kyoto était de 12,4 degrés contre 10,6 degrés l’année dernière et 8,6 degrés en 1953.
Chaque année, la saison des cerisiers est très attendue par les Japonais. Les sakura pollinisent la culture japonaise depuis des siècles. Ils sont régulièrement utilisés dans la poésie et la littérature. Leur fragilité est considérée comme un symbole de vie, de mort et de renaissance. Traditionnellement, les Japonais se réunissent sous ces arbres en fleurs pour célébrer l’arrivée du printemps. Mais la crise sanitaire a remis en cause cette tradition. La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a récemment demandé aux habitants de ne pas se regrouper pour éviter de propager le virus.