Menu
Libération
Politique

Au Japon, une «Dame de fer» nationaliste à la porte du pouvoir

Réservé aux abonnés

Après la démission soudaine de Shigeru Ishiba à la tête du Parti libéral-démocrate et comme Premier ministre du Japon, une femme, Sanae Takaichi, s’apprête à lui succéder, un changement plus synonyme de droitisation que de féminisation.

Sanae Takaichi, nouvelle cheffe du Parti libéral-démocrate, à Tokyo, le 4 octobre 2025. (YUICHI YAMAZAKI/Reuters)
ParKaryn Nishimura
correspondante à Tokyo
Publié le 04/10/2025 à 18h23

«Je jette aux orties l’expression “équilibre travail-vie privée”. Je vais travailler, travailler… tra-vail-ler.» A peine élue, Sanae Takaichi donne le ton. Cette «Dame de fer» japonaise vient de prendre ce samedi 4 octobre la présidence du Parti Libéral-démocrate (PLD), plus importante formation conservatrice nippone. A 64 ans, Takaichi a de très fortes chances d’être élue mi-octobre Première ministre du Japon par les parlementaires.

Du jamais vu – une femme n’ayant jamais été cheffe de gouvernement au Japon. Signe d’une féminisation du monde politique japonais ? Pas vraiment, car cette nationaliste ultraconservatrice ne met pas du tout la priorité sur l’évolution des droits des femmes, lesquelles exigent précisément un «meilleur équilibre entre le travail et la vie privée». Toute juste a-t-elle tenté pendant la campagne de dire qu’elle n’oubliait pas ses congénères et leurs problématiques, en détaillant lors d’un discours sa propre ménopause. Pour le reste, elle continue de rejeter d’autres revendications, par exemple le mariage entre personnes de même sexe ou la possibilité désirée par de nombreuses femmes de c