On redoutait ce mercredi un lourd bilan humain, le voilà confirmé. La police kazakhstanaise annonçait, jeudi matin, avoir «liquidé» une soixantaine de personnes qui tentaient de prendre d’assaut le commissariat d’Almaty, capitale économique et épicentre de la contestation qui secoue en ce moment le pays. Elle rapporte également 18 victimes dans ses rangs, dont deux policiers, qui, d’après les autorités, auraient été retrouvés décapités. Le signe d’une escalade incontrôlable de la violence dans le pays, au cinquième jour de manifestations contre le gouvernement.
Provoquées, dimanche, par une hausse brutale du prix du gaz, celles-ci sont rapidement devenues de véritables émeutes urbaines. Aux revendications économiques se sont ajoutées des exigences politiques : la démission du gouvernement, d’abord, le retrait de tout rôle politique du vieil autocrate Noursoultan Nazarbaïev, du président Kassym-Jomart Tokaïev, et un changement de régime.
Analyse
La plupart de ces exigences ont, dans les faits, été satisfaites. Le prix du gaz a été gelé pour six mois. Le gouvernement a démissionné mercredi. Noursoultan Nazarbaïev, invisible depuis le début de la crise, a quitté son poste de «chef du Conseil de sécurité». Il a probablement quitté le pays. Mais toutes ces concessions sont arrivées à contretemps, trop