128 millions de Pakistanais sont appelés à voter jeudi 8 février pour les élections législatives et provinciales du pays, scrutin dont la crédibilité est mise en doute par les observateurs en raison, notamment, du manque d’indépendance des médias et de l’ingérence de l’armée dans leur fonctionnement. Resté une oligarchie militaire malgré le retour de la démocratie civile en 2008, le Pakistan demeure un très mauvais élève en matière de liberté de la presse, culminant à la 150e place sur 180 dans le dernier classement annuel de Reporters sans frontières. Taha Siddiqui en est un témoin direct. Victime d’une tentative d’enlèvement en 2017 pour avoir défendu sa liberté d’expression face à l’armée, le journaliste pakistanais, lauréat du prix Albert-Londres en 2014, vit en exil à Paris depuis 2018. Il continue de subir de nombreuses pressions du gouvernement pakistanais et craint pour sa vie et celle de ses proches. A quelques heures de la fin officielle de la campagne – qui s’achève mardi soir –, il s’est confié à Libération sur l’élection de jeudi et la répression exercée par l’armée sur les médias du pays.
Comment les médias pakistanais abordent-ils les élections législatives du 8