«Propagande à la nazie», «racisme extrême honni depuis si longtemps par l’humanité», «grave obsession psychique»… C’est ainsi que, en août 2021, l’ambassade de Chine qualifiait l’enquête de Libération sur l’influence chinoise dans les universités françaises, associant son auteure à une «pantoufle», délicate image désignant en argot une prostituée en chinois. Le tout dans une interminable diatribe publiée sur le site de la représentation diplomatique de la République populaire en France, où chacun pouvait reconnaître le français fleuri de l’ambassadeur.
Le chef de meute des «loups combattants»
On avait appris la nomination de Lu Shaye à Paris, en 2019, par un message compatissant envoyé par une chercheuse outre-Atlantique : «Bon courage avec celui-là.» Il venait de passer deux ans à Ottawa, où il avait, entre autres, accusé ses hôtes d’«égotisme occidental et de suprémacisme blanc» et de se «prosterner devant les journalistes préoccupés par les droits humains». Après avoir fait des relations sino-canadiennes un champ de ruines, le chef de meute des