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Crise

Au Sri Lanka, des pénuries toujours plus dures après le départ du Président

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Alors qu’un nouveau chef de l’Etat devrait être désigné mercredi après l’effervescence des dernières semaines, les Sri-Lankais reprennent le cours d’une vie quotidienne fortement détériorée par le manque de carburants et de médicaments.
Dimanche, sur un marché de fruits et légumes dans la banlieue de Colombo. (Arun Sankar/AFP)
par Sébastien Farcis et Avec Menaka Indrakumar
publié le 18 juillet 2022 à 17h39
(mis à jour le 19 juillet 2022 à 7h37)

Navanima Rajamani est avachi contre la carrosserie de sa voiture, à la recherche d’un peu d’ombre. Sa mine est tirée, ses yeux rouges de fatigue. Cela fait quatre jours que ce chauffeur personnel dort dans ce véhicule, dans l’espoir d’obtenir un peu d’essence. «Je suis épuisé, lâche-t-il d’une voix faible. Cela fait quatre jours que je ne suis pas rentré chez moi, car je ne veux pas perdre ma place dans la file d’attente.» Son obstination se comprend : devant cette station essence du centre de Colombo, plus d’un millier de véhicules s’alignent sur plus d’un kilomètre, dans une double file qui fait le tour du grand lac de Gangaramaya. «Et on nous a dit que l’essence n’arrivera que dans trois jours…» conclut Navanima, résigné. Son employeur et le propriétaire de la voiture est marchand d’or, mais ces jours-ci, au Sri Lanka, l’essence est un bien encore plus rare et précieux que le métal jaune. «La vie s’est transformée en une file d’attente devant une station essence», illustre ce chauffeur.

La crise politique s’est calmée depuis la démission officielle du président Gotabaya Rajapakse jeudi soir, et la transition politique doit mener à l’élection d’un nouveau chef de l’Etat mercredi, par les parlementaires. Mais la crise économique et sociale perdur