Après une nuit d’émeutes, le Sri Lanka se réveille sonné. «A cause du couvre-feu, il y a beaucoup moins de monde aujourd’hui sur Galle Face [place dans la capitale économique Colombo]. On sent aussi que les gens sont fatigués, qu’ils sont un peu assommés par ce qui s’est passé hier. Les familles sont revenues, c’est redevenu pacifique comme avant. Ce sont les mêmes personnes qui mènent la manifestation», décrit Marie Laurent, une traductrice française jointe au téléphone, depuis l’esplanade située face au bureau du Président, Gotabaya Rajapakse. Le lieu est occupé depuis le 9 avril par des opposants au gouvernement, sorte de mouvement «Nuit Debout» organisé avec tentes et débats, avec partout le même slogan sans ambiguïté : «Gota, va-t-en !»
L’état d’urgence et le couvre-feu total décrété par les autorités n’empêchent cependant pas de nouvelles éruptions de violence dans Colombo, comme l’agression du numéro deux de la police sri-lankaise et l’incendie de son véhicule, ce mardi. «Je demande à tous nos citoyens qui ont mené une lutte merveilleuse pour la justice et la gouvernance démocratique de manière PACIFIQUE, d’être conscients que des saboteurs peuvent être utilisés pour inciter à la violence afin d’ouvrir la voie à un régime militaire», a lancé