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Protestations

Au Sri Lanka, une démission pour tenter d’éteindre l’incendie

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Des affrontements entre partisans du pouvoir, policiers et manifestants ont fait au moins 3 morts et 150 blessés sur l’île. Le Premier ministre Mahinda Rajapakse s’est retiré du pouvoir, mais son frère, le président Gotabaya Rajapakse, s’accroche.
Manifestation devant la résidence de l'ex-Premier ministre Mahinda Rajapakse, ce lundi. Pas sûr que sa lettre de démission calme l’opinion publique sri-lankaise, qui réclame depuis des semaines le départ de son frère cadet, le président Gotabaya Rajapakse. (Buddhika Weerasinghe /Getty Images. AFP)
publié le 9 mai 2022 à 15h32
(mis à jour le 9 mai 2022 à 18h04)

Le feu couvait depuis des semaines. Le Premier ministre du Sri Lanka, Mahinda Rajapakse, a démissionné ce lundi après-midi, peu après de violents affrontements entre les partisans de son clan – qui contrôle également la présidence – et des manifestants antigouvernement qui ont fait au moins 2 morts et 139 blessés selon les autorités. Un peu plus tôt lundi, environ 3000 partisans de la famille Rajapaksa, acheminés en bus depuis des zones rurales, s’étaient réunis dans la résidence du Premier ministre. A leur sortie, armés de bâtons et de matraques, ils se sont attaqués aux manifestants qui campent pacifiquement depuis le 9 avril sur l’esplanade de Galle Face, devant le bureau du président Gotabaya Rajapakse en réclamant son départ avec le slogan «Gota va-t’en !».

Après que les partisans du pouvoir ont franchi les rangs des policiers pour brûler les tentes et frapper la cinquantaine de personnes présentes à cette heure-là sur le campement, haut lieu de la vie démocratique depuis des semaines, la police a tiré des gaz lacrymogènes et tiré au canon à eau pour disperser la foule, dans laquelle se trouvaient semble-t-il des femmes et des enfants. Selon des témoins joints sur place par téléphone en début de soirée, un grand nombre d’opposants ont afflué à leur tour sur l’esplanade et des bagarres ont encore lieu, avec des blessés emmenés en ambulance. Des manifestants antigouvernement arrêtent et fouillent les bus susceptibles d’acheminer en ville d’autres loyalistes, brisant