Parmi son courrier du week-end, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, devrait recevoir une lettre un peu particulière. La même que quatorze de ses homologues à travers le monde. Elle commence ainsi : «Nous, membres de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (Ipac), vous écrivons pour vous faire part de notre profonde inquiétude quant à l’utilisation du prélèvement massif d’ADN par le gouvernement de la république populaire de Chine dans la région autonome du Tibet touchant jusqu’à un tiers de la population totale du Tibet – dont de nombreux enfants.» Dans ce document que Libération s’est procuré (lire en fin d’article), une trentaine de parlementaires français, belges, roumains, néo-zélandais, ukrainiens, canadiens ou encore britanniques, demandent à leur gouvernement «d’enquêter sur tout lien potentiel entre les entreprises de génomique opérant [dans leur pays] et la campagne de collecte massive d’ADN menée par les autorités chinoises», notamment le groupe BGI, soutenu par Pékin, et l’entreprise américaine Thermo Fisher.
On savait depuis plusieurs années que la collecte d’ADN et de multiples données biométriques était organisée à un stade industriel par les autorités chinoises dans la région ouïghoure du Xinjiang sous couvert de «visites médicales gratuites» obligatoires à