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Corruption

Au Vietnam, le parti communiste plongé dans une «fournaise ardente»

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Menée depuis dix ans par le secrétaire général du PCV, la campagne anticorruption a coûté son poste au président Nguyen Xuan Phuc. Son limogeage, inédit par son ampleur, illustre le verrouillage de l’appareil politique par les hommes de la sécurité publique.
Le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, Nguyen Phu Trong, en novembre 2020. (Nhac Nguyen/AFP)
publié le 17 janvier 2023 à 18h50

La purge est sans limite. Elle prend même un tour historique qui révèle une inhabituelle fébrilité au sein du pouvoir vietnamien en plein chambardement : le président Nguyen Xuan Phuc a démissionné mardi après avoir été blâmé par ses pairs du Parti communiste (PCV) pour des «violations et des actes répréhensibles» de fonctionnaires placés sous son contrôle. Ce départ sans précédent du second personnage de l’Etat – derrière le secrétaire général du PCV, Nguyen Phu Trong – s’accompagne d’une renonciation à ses fonctions au sein du Politburo et du comité central.

Une réunion extraordinaire de l’Assemblée nationale doit être convoquée ce mercredi pour entériner son départ. Et approuver un remaniement du Comité central du PCV, qui pourrait voir la promotion de plusieurs responsables de la sécurité, déjà nombreux dans les instances du gouvernement, et la résignation d’autres dignitaires. La démission surprise de Phuc marque une escalade importante dans la «fournaise ardente», cette vaste campagne anticorruption lancée par Trong il y a dix ans, qui a vu au moins 168 000 membres du PCV sanctionnés et plus de 7 300 inculpés, selon l’analyste Zachary Abuza. Phuc, un ancien Premier ministre largement crédité de l’accélération des réformes probusiness, ensuite nommé président en raison de sa bonne gestion de la pandémie du Covid, est le fonctionnaire le plus