La main serrée dans celle de sa petite fille, M. Hu salue la poignée de journalistes venus l’accueillir. A ses côtés, sa mère n’a pas pu retenir ses larmes. Détenu pendant presque cinq mois en Chine, le jeune soldat vient de poser les pieds dans le port de Kinmen, archipel taïwanais de plus de 120 000 habitants enferré dans le continent chinois. «Cela fait du bien d’être de retour dans un environnement familier, glisse le jeune homme, pêcheur à ses heures perdues. Mais je n’ai pas été maltraité. On jouait aux cartes et on discutait.»
Le 17 mars, ce sergent de l’armée de terre taïwanaise est parti pêcher en permission avec un ami autour de Kinmen. L’archipel situé à quelques kilomètres des côtes chinoises est gouverné par Taipei, qui a tracé unilatéralement en 1992 une «zone maritime interdite», sur le modèle des eaux territoriales reconnu en droit international. En raison d’un brouillard épais, la petite embarcation a quitté la zone avant d’être arraisonnée par les garde-côtes chinois. «Au début, il n’a pas osé dire qu’il était soldat. Les Chinois n’ont pas apprécié»,