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Reportage

Aux Maldives, la protection des requins mise en péril par la pêche

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Protégés depuis 2010 par une interdiction de pêche, les poissons ont repris leurs droits dans les eaux de l’archipel. Au point d’agacer les pêcheurs, inquiets de leur prédation largement nourrie par le tourisme de masse.
Un requin tigre (galeocerdo cuvier) dans les récifs de l'île de Fuvahmulah aux Maldives. (Norbert Probst/Andia)
publié le 23 juin 2024 à 8h10

Ploy est venue aux Maldives avec un seul but : nager avec des requins. Cette plongeuse thaïlandaise a donc embarqué fin avril sur un bateau de croisière, et elle n’a pas été déçue. En une semaine et près d’une vingtaine de plongées, elle a pu s’asseoir à côté de requins-nourrices au repos, voir passer des requins à pointes noires au milieu d’un banc de vivaneaux jaune fluo, et même frissonner en voyant de près un énorme requin-tigre dévorer une tête de thon. «C’était l’un des plus beaux séjours de plongée de ma vie», se réjouit cette plongeuse expérimentée, responsable d’un club de plongée.

Et cette jeune femme n’est pas la seule émerveillée par ces beautés de l’Océan indien : plus d’1,8 millions de touristes se sont rendus aux Maldives l’année dernière, en croissance de 12% en un an. Et parmi tous ces visiteurs, des dizaines de milliers viennent principalement pour plonger avec les requins : une étude australo-maldivienne de 2019, publiée dans la revue Marine Policy, a estimé que les revenus totaux générés par la plongée avec les requins s’élevaient à 51,4 millions de dollars (50,3 millions d’euros) en un an. Le secteur du tourisme représente plus d’un quart du PIB des Maldives.

Ce grand bleu est devenu encore plus attractif depuis 2010,