Après six années d’exactions et des milliers de victimes, le «punisseur» philippin, Rodrigo Duterte, passe la main jeudi à «Bongbong» Marcos, fils de l’ancien dictateur au pouvoir durant vingt ans, Ferdinand Marcos. Si la poigne de fer de Duterte et ses harangues populistes ont contribué à verrouiller un régime où l’impunité fait loi, il est depuis longtemps la cible d’accusations de la part de la communauté internationale. Jusqu’ici protégé par son administration et son immunité présidentielle, il perd ces remparts institutionnels en quittant le pouvoir et ouvre une brèche tant pour l’opposition que pour la Cour pénale internationale (CPI). Même si les chances de réussite des poursuites sont minimes.
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«Beaucoup de Philippins, des familles de victimes, des juristes mais aussi des ONG vont demander des comptes. Ils veulent que les responsables de cette guerre sanglante payent enfin, assure Rachel Chhoa-Howard, chercheuse sur l’Asie du Sud-Est à Amnesty International. Les discours politiques passent sous silence les abus de l’administration, il y a un risque de réécriture de l’histoire. La justice est désormais le seul rempart.» Des familles aidées d’experts ont commencé à exhumer des corps pour constituer des dossiers en vue d’un procès. Avec les autopsies, elles entendent démontrer que leurs proches ont été tués en dehors de toute