Quelle que soit la durée très incertaine de son gouvernement, la dame de fer japonaise Sanae Takaichi entre ce 21 octobre dans l’histoire comme première femme élue à la tête du Japon. Ce n’est pourtant pas que cette conservatrice sexagénaire soit une figure du féminisme nippon : la fin du patriarcat n’a jamais été son combat. Contrairement à nombre d’hommes du sérail, cette nationaliste batteuse de rock dans sa jeunesse n’est pas arrivée au sommet par népotisme, mais à la force du poignet, fière d’avoir réussi à briser le plafond de verre.
«Certes, cela revêt un sens important, mais d’un autre côté, c’est un faucon, et l’on peut fortement douter qu’elle mène une politique de diversité», souligne l’essayiste et journaliste Chiyako Sato, auteure d’un ouvrage sur la faible place des femmes japonaises en politique. Malgré les attentes, la composition du gouvernement montre qu’elle n’a finalement pas nommé plus de femmes aux postes de ministres que ses prédécesseurs : elles ne sont que trois femmes en tout, elle comprise.