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Avec Shenzhou, la Chine envoie cette semaine une nouvelle mission dans l’espace

Le vaisseau et ses trois taïkonautes devront décoller dans quelques jours pour rejoindre la station spatiale Tiangong, à près de 400 de kilomètres de la Terre, une mission qui s’inscrit dans le projet de Pékin d’envoyer ses hommes sur la lune.
La Chine poursuit sa conquête de l'espace avec la mission Shenzhou-20, qui devrait décoller ses prochains jours pour atteindre la base spatiale de Tiangong. Centre de lancement de Jiuquan, 16 avril 2024. (Liu Fang/Xinhua. AFP)
publié le 22 avril 2025 à 10h58

A la conquête des étoiles et de leurs satellites. La Chine devrait lancer cette semaine une nouvelle mission habitée (emportant un équipage à son bord) dans l’espace, poursuivant son objectif d’envoyer des taïkonautes sur la Lune d’ici 2030. Celle-ci, qui se nomme Shenzhou-20, décollera du centre de lancement de Jiuquan, dans le nord-ouest du pays, avec à son bord trois astronautes.

L’équipe a pour destination la station spatiale Tiangong, construite par le géant asiatique dans l’espace, où elle séjournera pendant environ six mois. Le vaisseau Shenzhou et sa fusée porteuse Longue Marche-2F ont déjà été transférés sur le site de lancement, et seront lancés «en temps voulu dans un avenir proche», avait déclaré le 16 avril dernier l’Agence spatiale chinoise.

Un départ imminent

Des photographies publiées par l’agence de presse officielle Chine nouvelle montraient la longue fusée blanche posée sur un piédestal bleu orné de drapeaux chinois, entourée de banderoles rouges et dorées saluant le programme spatial national. «À l’heure actuelle, les installations et équipements du site de lancement sont en bon état. Les inspections fonctionnelles et les tests conjoints seront effectués comme prévu», a indiqué l’Agence chinoise des vols spatiaux habités (CMSA).

Les autorités n’ont pas encore révélé l’identité des astronautes de la mission Shenzhou-20, ni les tâches précises qu’ils effectueront. L’équipage est «en bonne condition, précis dans ses manœuvres et bien coordonné», a seulement déclaré Zhou Wenxing, membre du centre de formation des astronautes du pays, cité par la chaîne étatique CCTV.

«Rêve spatial»

Ce nouvel équipage devrait rejoindre celui de la précédente mission habitée, Shenzhou-19, lancée en octobre dernier et qui doit s’achever le 29 avril. Elle est dirigée par Cai Xuzhe, un ancien pilote de chasse de 48 ans qui avait déjà séjourné à bord de la station spatiale Tiangong lors de la mission Shenzhou-14 en 2022. Parmi les membres de l’équipage figure également Wang Haoze, 35 ans, la seule femme ingénieure de vol spatial du pays et troisième Chinoise à participer à une mission spatiale habitée. Song Lingdong, un homme de 34 ans, complète le trio.

L’équipe de Shenzhou-19 devait conduire des expériences pour observer comment les radiations extrêmes, la gravité, la température et d’autres conditions affectent des «briques» fabriquées à partir de matériaux imitant le sol lunaire, selon des communiqués publiés au moment du lancement.

Sous la présidence de Xi Jinping, la Chine a accéléré la réalisation de son «rêve spatial» et investi des milliards de dollars pour bâtir un programme spatial de pointe, et rivaliser avec ceux des États-Unis et de l’Europe. L’empire du milieu est le troisième pays au monde à envoyer des humains en orbite. Il est également parvenu en 2019 à poser sa sonde Chang’e-4 sur la face cachée de la lune — une première mondiale -, ainsi qu’un petit robot sur Mars en 2021. Pékin a également conçu Tiangong, une station spatiale occupée par des équipes de trois astronautes renouvelées tous les six mois. Celle-ci, dont le module central Tianhe a été lancé en 2021, est prévue pour être utilisée pendant environ dix ans.