C’est peut-être une coïncidence. Mark Zuckerberg a annoncé l’ère glorieuse du metaverse cinq jours après avoir vu, comme des millions d’autres terriens, le confrère Jeff Bezos réussir son baptême de l’espace et un exploit médiatique mardi 20 juillet. En dix minutes de galipettes orbitales, le fondateur d’Amazon a réussi à s’affranchir des pesanteurs politiques, à troquer une image d’oncle Picsou maniaque et dictatorial pour une aura de visionnaire passionné et innovateur.
Faute de pouvoir, comme Jeff, promettre un avenir multiplanétaire à l’humanité, Mark Zuckerberg, lui, fourbit son «méta-univers» terrestre, un projet de longue date qui permettrait de confondre réel et virtuel, dont l’annonce soudaine, dans une interview à The Verge, lui offre aussi une diversion providentielle, et redore le blason d’un colosse de la tech assaillie de toutes parts. «Ce n’est pas la première fois que Facebook lance un projet technique aux allures révolutionnaires, juste au moment où on lui reproche son manque de responsabilité sociale», remarque Jen Golbeck, professeure d’informatique et de journalisme à l’Université du Maryland, dan