La matinée est fraîche, dans le camp 9 de Cox’s Bazar, dans le sud du Bangladesh. Une trentaine d’adolescents rohingyas se serrent à même le sol, sous une petite hutte faite de bambous et de bâches. Ces garçons en chemise blanche, âgés de 14 à 18 ans, écoutent attentivement le jeune professeur, debout devant eux, un livre à la main : Anamul Hasan est également un réfugié rohingya, et il enseigne à partir d’un manuel, écrit en anglais, dont il traduit les termes en birman et dans la langue de son ethnie.
Ce matin, il donne un cours de biologie. «C’est important que ces enfants acquièrent ces connaissances sur le corps humain, pour leur vie quotidienne, mais aussi pour leur futur», explique-t-il d’un air grave. Anamul Hasan a cofondé cette petite école en 2017, après son arrivée dans l’un de ces camps d’accueil, lors de la vague d’exode de plus de 700 000 Rohingyas. Ils fuyaient la répression de l’armée birmane menée à partir d’août 2017, qui a été qualifiée par l’ONU de «nettoyage ethnique».
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