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Reportage

Bangladesh : dans les camps de réfugiés rohingyas, l’école comme dernier espoir

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A Cox’s Bazar, des enseignants bénévoles, des ONG et les Nations unies tentent de former des jeunes et de trouver un emploi aux exilés ayant fui la répression birmane. Une façon d’améliorer leurs conditions de vie, minées par le manque de nourriture, de soins, et la violence des gangs.
Dans un camp de réfugiés de la région de Cox’s Bazar, le 29 novembre. (Fatima Tuj Johora/Libération)
publié le 22 février 2024 à 6h22

La matinée est fraîche, dans le camp 9 de Cox’s Bazar, dans le sud du Bangladesh. Une trentaine d’adolescents rohingyas se serrent à même le sol, sous une petite hutte faite de bambous et de bâches. Ces garçons en chemise blanche, âgés de 14 à 18 ans, écoutent attentivement le jeune professeur, debout devant eux, un livre à la main : Anamul Hasan est également un réfugié rohingya, et il enseigne à partir d’un manuel, écrit en anglais, dont il traduit les termes en birman et dans la langue de son ethnie.

Ce matin, il donne un cours de biologie. «C’est important que ces enfants acquièrent ces connaissances sur le corps humain, pour leur vie quotidienne, mais aussi pour leur futur», explique-t-il d’un air grave. Anamul Hasan a cofondé cette petite école en 2017, après son arrivée dans l’un de ces camps d’accueil, lors de la vague d’exode de plus de 700 000 Rohingyas. Ils fuyaient la répression de l’armée birmane menée à partir d’août 2017, qui a été qualifiée par l’ONU de «nettoyage ethnique».

Ce Rohingya de 26 ans estima