Les réfugiés rohingyas des «zones à risque» du Bangladesh vont être évacués ce samedi 13 mai, en prévision de l’arrivée vers le pays et la Birmanie voisine du plus puissant cyclone depuis près de vingt ans, ont affirmé des responsables. Le cyclone Mocha était accompagné de vents soufflant jusqu’à 175 km/h et les instances météorologiques de Dacca, la capitale du pays, l’ont classé comme «très violent», tandis que leurs homologues indiens l’ont qualifié d’«extrêmement violent».
Il devrait atteindre dimanche matin les villes de Cox’s Bazar– où vivent près d’un million de réfugiés rohingyas dans des camps constitués en grande partie d’abris précaires –, et de Sittwe, sur la côte occidentale de l’Etat Rakhine, en Birmanie.
Selon les prévisionnistes, le cyclone et son déluge de pluie pourraient provoquer des glissements de terrain la plupart des camps étant construits à flanc de colline et les éboulements étant fréquents dans la région. L’ouragan devrait également déclencher une tempête pouvant atteindre quatre mètres de haut, et inonder les villages côtiers et fluviaux de faible altitude.
Les autorités ont fait savoir que des milliers de volontaires évacuaient les Rohingyas des «zones à risque» vers des structures plus solides telles que des écoles. Mais «tous les Rohingyas des camps sont en danger», a alerté le commissaire adjoint aux réfugiés du Bangladesh, Shamsud Douza. Les autorités bangladaises ont interdit aux Rohingyas de construire des maisons permanentes en béton, craignant que cela ne les incite à s’installer définitivement plutôt que de retourner en Birmanie, qu’ils ont fuie en 2017.
A lire aussi
«Le cyclone Mocha est la tempête la plus puissante depuis le cyclone Sidr», a alerté Azizur Rahman, directeur du département météorologique du Bangladesh. En novembre 2007, Sidr avait ravagé le sud-ouest du Bangladesh, faisant plus de 3 000 morts et plusieurs milliards de dollars de dégâts.
La panique s’est également emparée des quelque 8 000 habitants de l’île coralienne de Saint-Martin (sud) – l’un des principaux lieux de villégiature du pays – qui se situe dans la trajectoire de la tempête. Selon les autorités, un millier d’habitants ont fui l’île.