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Libération
Sortie de crise

Au Bangladesh, Muhammad Yunus a prêté serment en tant que chef du gouvernement intérimaire

Au cours de la cérémonie de prestation de serment ce jeudi 8 août, le prix Nobel de la Paix a affirmé qu’il remplirait ses fonctions «avec sincérité».
Le lauréat du prix Nobel Muhammad Yunus signe le livre de serment en tant que chef du gouvernement intérimaire du Bangladesh au Bangabhaban, à Dhaka, au Bangladesh, le 8 août 2024. (Mohammad Ponir Hossain/REUTERS)
publié le 8 août 2024 à 18h37

L’économiste et prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus a prêté serment jeudi 8 août en tant que chef du gouvernement intérimaire du Bangladesh, quelques jours après l’éviction de la Première ministre Sheikh Hasina. Il avait précédemment été désigné par les étudiants, la présidence et l’armée comme le nouveau dirigeant du pays, à la suite d’un mois de contestation contre un système de quotas pour les postes de fonctionnaires et la dérive autoritaire du gouvernement en place.

«Hâte de rentrer à la maison»

Muhammad Yunus, 84 ans, avait embarqué hier à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle à Paris dans un vol à destination de Dacca, la capitale du Bangladesh. Il affirmait alors avoir «hâte de rentrer à la maison». Le «banquier des pauvres» doit désormais tenter d’endiguer le climat de violence régnant dans le pays et doit mener «un processus démocratique» vers des élections rapides. «Je défendrai, soutiendrai et protégerai la Constitution», a-t-il fait savoir ce jeudi lors de la cérémonie de prestation de serment. Le nouveau dirigeant a par ailleurs affirmé qu’il remplirait ses fonctions «avec sincérité».

À son arrivée au Bangladesh, Muhammad Yunus a soutenu qu’il s’attellerait en premier lieu à rétablir «la loi et l’ordre» : «Nous ne pouvons pas avancer si nous ne réglons pas la situation en matière de loi et d’ordre». Officiellement, ses fonctions seront celles de «conseiller en chef» du gouvernement. Lors de sa prestation de serment, étaient présents à ses côtés des responsables politiques, des personnalités de la société civile, des généraux et des diplomates.

En tout, une douzaine de membres du nouveau gouvernement, qui sont officiellement des «conseillers» et non des ministres, ont également prêté serment. Parmi eux, Nahid Islam et Asif Mahmud, les principaux dirigeants du mouvement estudiantin qui a déclenché début juillet les manifestations ayant abouti à la fuite en hélicoptère lundi de Sheikh Hasina.

Félicitations

Peu après la prestation de serment du prix Nobel de la Paix ce jeudi, le Premier ministre indien Narendra Modi lui a adressé sur le réseau social X ses «meilleurs vœux» pour l’accession à ses nouvelles responsabilités. «L’Inde reste déterminée à travailler avec le Bangladesh pour répondre aux aspirations communes de nos deux peuples à la paix, à la sécurité et au développement», a ajouté le dirigeant indien.

Après le pic des violences atteint lundi avec plus de 100 morts, le calme revient progressivement au Bangladesh, même si des actes de revanche contre des alliés présumés de l’ancien pouvoir, des membres de la communauté hindoue, ont eu lieu selon la police. Le pays a été dominé pendant des décennies par une élite liée aux forces de l’ordre, entrecoupées de périodes d’instabilité ou de reprises en main militaire.

Les policiers, qui s’étaient mis en grève mardi par crainte de violences en représailles à la répression des manifestations étudiantes avant la chute de Sheikh Hasina, devraient reprendre le travail jeudi avec le nouveau gouvernement. Le nouveau chef de la police Mainul Islam a promis ce mercredi une enquête «impartiale» sur les manifestations et présenté ses excuses pour la conduite de ses prédécesseurs, limogés par le président.