Visage rond et souriant, col blanc par jour de beau temps : le portrait de Phyo Zayar Thaw lors de son investiture au parti politique d’Aung San Suu Kyi en 2015 est aujourd’hui largement partagé sur les réseaux sociaux, à côté d’une autre photo, bien plus récente. Celle de sa figure tuméfiée, barbe et cheveux longs, les poignets menottés, à genoux devant un parterre d’armes et de munitions. L’ex-star du hip-hop devenue député en 2012 de la Ligue nationale pour la démocratie puis combattant de la résistance face à la junte, a été arrêtée le 18 novembre, chez lui, à Rangoun.
C’est un coup dur pour la résistance organisée dans la capitale économique. Les militaires accusent Phyo Zayar Thaw d’être le numéro 2 du Commandement de la division de Rangoun du gouvernement d’unité nationale (NUG), et de recruter des jeunes pour gonfler les rangs de l’armée révolutionnaire. Le 7 septembre, le NUG, gouvernement parallèle et flambeau de la résistance, a déclaré le début d’un soulèvement national contre la junte. Jusqu’ici, les conflits les plus intenses étaient l’apanage des régions de collines et de jungles.
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La déclaration a mis le feu aux poudres. Et si Rangoun était, depuis le coup d’Etat du 1er février, le théâtre d’attaques à la bombe, de fusillades et d’assassinats ciblés menés par la résistance, ces incide