Un milliard d’euros. C’est la somme qu’un acquéreur s’est dit prêt à verser pour le China Evergrande Center, 26 étages de verre et de béton dans le quartier ultra-prisé de Wan Chai, à Hongkong. Une miette face aux 300 milliards de dettes accumulées par le géant chinois de l’immobilier. Une humiliation aussi. En 2015, Evergrande avait pulvérisé tous les records en achetant son siège social 1,6 milliard d’euros. Mais il y a urgence. Car la quasi-faillite de l’ex-numéro 2 chinois du secteur laisse sur le carreau des centaines de milliers d’acheteurs qui avaient payé d’avance leur appartement, et fragilise par ricochet ses concurrents, confrontés à la perte de confiance des investisseurs.
Le temps où les 288 appartements d’une résidence de Shenzhen étaient vendus en ligne en sept minutes, il y a deux ans, semble loin. Depuis, les autorités, inquiètes de l’augmentation stratosphérique des prix des logements, ont obligé les entreprises du secteur à rembourser leurs dettes avant de bénéficier de nouveaux emprunts et interdit de vendre des appartements dont la construction n’est pas achevée. Les dettes colossales d’Evergrande, mastodonte créé en 1996 qui compte 200 000 salariés et génère indirectement près de 3,8 millions d’emplois, et d’une douzaine de ses concurrents qui pratiquaient la cavalerie sont a