Tous les ingrédients sont réunis pour une saga. Dans l’extrême Sud du Cambodge, une bande côtière de 77 hectares suscite interrogations, inquiétudes et convoitises depuis de longs mois. La petite base navale de Ream est devenue le théâtre d’une intense activité qui convoque les Cambodgiens, les Chinois, les Américains, les Vietnamiens dans le golfe de Thaïlande. En fonction des pays, des militaires, entrepreneurs, agents des services ou experts s’activent sur le site ou scrutent le chantier. Les satellites suivent en temps réel l’avancée des travaux réalisés et financés par la Chine au Cambodge. Les deux pays ont longtemps nié, malgré les évidences. Les voisins s’inquiètent, le gendarme américain met en garde. Tous demandent des éclaircissements.
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«Les opérations de défrichement se sont déroulées assez lentement en 2020-2021, mais se sont accélérées l’année dernière. Depuis l’été, une grande partie du terrain a rapidement été déblayée, des jetées ont été construites et des fondations posées pour des constructions importantes cette année», analyse Gregory B. Poling, directeur de l’Initiative pour la transparence maritime en Asie au Centre d’études stratégiques et internationales, à Washington, qui documente régulièrement les transformations à Ream.
En un an, l’évolution des travaux est spectaculaire, comme l’attestent les images satellites consultées par Libération. Les défrichements ont été intensifs et r