Pour cause de chaleur extrême, merci de rester à la maison. Voilà le message des autorités de la Thaïlande aux millions d’habitants de la capitale, Bangkok. «Attention, l’indice de chaleur pour aujourd’hui (mercredi 24 avril) a atteint le niveau considéré comme extrêmement dangereux. Veuillez vous abstenir de passer du temps dehors», a alerté la municipalité de Bangkok (BMA) sur Facebook. L’institut météorologique national (TMD) prévoit une chaleur atteignant 39 °C mercredi dans la capitale. Le niveau maximal de risque pour la santé est atteint à Bangkok lorsque la température ressentie, calculée selon un indice prenant en compte aussi le vent ou l’humidité, dépasse 52 °C.
En Asie, l’impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère a justement souligné mardi 23 avril l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Avril est considéré comme le mois le plus chaud dans la région, mais cette année, la canicule est exacerbée par le phénomène climatique El Niño, qui provoque des poussées du mercure proches des records. Mardi, la province de Lampang, dans le nord du pays, a enregistré un pic de chaleur à 44,2 °C, à quelques dixièmes du record établi l’an dernier à Tak (44,6), d’après TMD. L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde.
Trente morts de coup de chaud
A Bangkok, métropole de dix millions d’habitants et haut-lieu du tourisme mondial, les températures pourraient encore grimper ces prochains jours, ont précisé les autorités locales. Les travailleurs contraints de rester dehors, comme les livreurs à scooter ou les vendeurs de nourriture, essayent de rester à l’ombre et de boire pour tenir dans ces conditions, aggravées par la pollution atmosphérique.
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Selon le journal local Bangkok Post, la saison des pluies n’est pas attendue avant la troisième semaine de mai et trente personnes sont déjà mortes d’un coup de chaud dans le pays, cette année. Le gouvernement thaïlandais recommande de rester hydraté, de mettre de la crème solaire, et de pratiquer une activité sportive à l’intérieur pour éviter un coup de chaud.
Le spectre des cours à distance
Confinement à la maison et cours à distance : aux Philippines aussi, la chaleur fait revivre les pires heures du Covid-19. Mercredi les autorités des Philippines ont déconseillé à la population de s’aventurer à l’extérieur. Le ministère de l’Education a précisé que près de 6 700 établissements scolaires avaient suspendu leurs cours en présentiel mercredi. La même décision avait déjà été prise au début du mois. Les températures ressenties - prenant en compte, outre la température, différents facteurs météorologiques, comme le vent ou l’humidité - devaient atteindre 42 °C ou plus mercredi dans au moins 30 villes et municipalités des Philippines.
Au Bangladesh, des milliers de fidèles musulmans ont décidé de prier pour la pluie mercredi dans les mosquées et les campagnes du pays, où les écoles ont été fermées jusqu’à la fin du mois. Les températures ont atteint plus de 42 °C la semaine dernière dans ce pays. Selon les services météorologiques, les températures maximales moyennes dans la capitale Dacca cette semaine ont été de 4 à 5 degrés Celsius supérieures à la moyenne des 30 dernières années sur la même période.
«Ce mois d’avril a été l’un des plus chauds depuis l’indépendance» en 1971, a précisé Tariful Newaz Kabir, un météorologue bangladais. Les hôpitaux du district côtier méridional de Patuakhali ont signalé des épidémies locales de diarrhée dues à la hausse des températures et à la salinité accrue des sources d’eau locales, a expliqué le médecin de l’État, Bhupen Chandra Mondal. «Le nombre des patients diarrhéiques est très élevé cette année», a-t-il poursuivi, en concluant que «tout cela est lié au changement climatique».