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Libération
Chape de plomb

Censure: Pékin échine ses internautes

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Un projet de règlement prévoit de filtrer les commentaires avant leur mise en ligne, et non plus a posteriori. Les internautes ayant posté le contenu original pourraient en outre être tenus responsables des commentaires jugés critiques par Pékin.
Les auteurs des publications jugées non conformes par la nouvelle réglementation liberticide chinoise risquent des avertissements, amendes, suspension du droit à commenter, suppression pure et simple des comptes et, même si ce n’est pas écrit, arrestation pour les cas jugés les plus graves. (Guido Cavallini/Getty Images/Image Source)
publié le 23 juin 2022 à 16h05

Ces dernières semaines, l’immense machine de censure de l’Internet chinois a eu des ratés. Une nuit, les Voix d’Avril, un montage anonyme des moments les plus choquants du grand confinement de Shanghai, s’est répandu comme une traînée de poudre. Les censeurs ont peiné pour le faire disparaître des multiples réseaux sociaux chinois, où les internautes le repostaient sous toutes les formes possibles, l’insérant dans des photos de frigo ou disséminant des QR codes permettant de la télécharger. Puis, le jour de l’anniversaire du massacre des étudiants de la place Tiananmen en 1989, tabou ultime en Chine, la disparition d’un influenceur star qui faisait en direct la promotion d’un gâteau en forme de char a généré des centaines de millions de commentaires et un «effet Streisand», où l’attentio