Des citoyens encouragés à monter les étages à pied ou à ne pas utiliser leur micro-ondes, des foyers privés de chauffage alors que les températures descendent en flèche dans le nord du pays, des coupures d’eau faute de courant pour faire marcher les pompes, des embouteillages monstres suite à l’extinction soudaine des feux de signalisation, des ouvriers intoxiqués après l’arrêt de la ventilation, des entreprises sommées de réduire ou de stopper leur production… Depuis quelques jours, les indicateurs d’une pénurie d’électricité clignotent d’un bout à l’autre de la Chine.
Dans la deuxième économie mondiale, les restrictions d’électricité ne sont pas rares. Mais elles ne touchent en général qu’une seule région, faute d’un réseau national interconnecté. En décembre 2020, des dizaines de millions de Chinois avaient ainsi été privés de chauffage dans le centre et le nord. A l’autre bout du pays en mai, la province du Yunnan, après avoir attiré sur son territoire les grands producteurs chinois d’aluminium en cassant les prix de son hydroélectricité, avait subi une pénurie de courant historique, ce qui l’a contrainte à demander aux fonderies de réduire leur activité de 30%.
Mais depuis une semaine, les restrictions d’électricité s’étendent de manière spectaculaire dans tout le pays, à la fois dans les zones industrielles et résidentielles, soit la plus importante pénurie en Chine depuis dix ans. 20 des 31 provinces ont mis en place des mesures de rationnement. Ce qui, selon les analys