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Libération
Vu de Canberra

Chasse aux espions en Australie : qui a tenté de placer une taupe dans la famille de l’ancien Premier ministre ?

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Le chef du principal service de renseignement australien a révélé mercredi l’existence d’un réseau d’espionnage étranger actif depuis plusieurs années, ayant recruté notamment un ancien responsable politique, des universitaires et des hommes d’affaires.
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull à Sydney en juillet 2022. Selon le renseignement australien, une tentative a été menée pour placer un membre de sa famille sous l'influence d'un politicien espionnant au bénéfice d'une puissance étrangère. (Brook Mitchell/Getty Images via AFP)
par Valentine Sabouraud, correspondante à Melbourne
publié le 9 mars 2024 à 10h53

L’annonce a fait l’effet d’une bombe. Lors de sa conférence annuelle, le 28 février, le patron du renseignement australien, Mike Burgess, a révélé qu’un ancien responsable politique avait «vendu son parti, sa patrie et ses anciens collègues» à un pays étranger. Une information déclassifiée qui a suscité une vague de réactions outrées au sein de la classe politique, beaucoup cherchant à identifier le traître.

«En 2024, les menaces à l’encontre de notre mode de vie ont surpassé le terrorisme en tant que principal risque sécuritaire.» La donne a changé, a reconnu le directeur de l’ASIO (Organisation du renseignement intérieur australien). Désormais, l’ingérence étrangère et l’espionnage sont considérés «certains» – c’est-à-dire classés au plus haut niveau de l’échelle d’évaluation des risques. Et pour étayer son constat de menace «réelle» et «active», Mike Burgess a détaillé le mode opératoire de «L’équipe A», schéma et exemples à l’appui. Il a notamment évoqué le cas d’un politicien non nommé qui serait allé jusqu’à «proposer d’attirer un membre de la famille du Premier ministre dans le giron de l’espion». L’opération a été empêchée, mais des tentatives perdurent avec les mêmes objectifs : obtenir des informations sur le commerce, la politique, l’économie, les affaires étrangères, la sécurité et la défense –