Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Le précepte universel n’a rien de bouddhiste mais il pourrait être signé par Shin Yongxin, le «moine PDG» du temple Shaolin, monastère mondialement connu pour être considéré comme le berceau du bouddhisme zen et du kung-fu chinois. A première vue, Shin ressemble à n’importe quel pensionnaire du temple qu’il dirigeait jusqu’à dimanche. Crâne rasé, tunique safran et mala, le collier des moines, il semble cependant aujourd’hui plombé par un chapelet d’affaires embarrassantes.
Il y a encore une semaine, Shin Yongxin proclamait fièrement sur le réseau social chinois Weibo qu’il était un «fervent bouddhiste». Cela n’a pas pesé lourd pour Pékin. L’Association bouddhiste de Chine lui a retiré, lundi 28 juillet, son certificat d’ordination. L’institution, sous tutelle du Parti communiste chinois, s’est empressée de justifier son geste. «Les agissements de Shi Yongxin sont d’une nature extrêmement préjudiciable et portent gravement atteinte à la réputation de la communauté bouddhiste et à l’image des moines», a-t-elle indiqué dans un communiqué. En Chine, les autorités contrôlent étroitement la nomination des responsables religieux, et les comportements jugés «inappropriés» peuvent entraîner une destitution.
Enquête ouverte depuis dix ans
Dimanche, le temple Shaolin avait fait savoir que son directeur aurait «détourné des fonds destinés à des projets et des biens du temple», «gravement enfreint les préceptes bouddhistes» en ayant eu, par exemple, «des