Qu’est-il arrivé à Gui Minhai ? L’éditeur et écrivain, citoyen suédois d’origine chinoise vivant à Hongkong, était en vacances en Thaïlande lorsque, le 17 octobre 2015, il a disparu. Comme évaporé. Trois mois plus tard, il réapparaissait en larmes devant les caméras de la télévision d’Etat chinoise CCTV – et depuis un lieu tenu secret – pour une improbable confession-autocritique comme les affectionne le régime chinois. Il avait alors tenté de faire croire qu’il s’était livré de lui-même aux autorités. Et «avouait» être le responsable de la mort d’une femme dans un accident de voiture alors qu’il conduisait en état d’ébriété treize ans plus tôt.
Assistance refusée
Emprisonné durant deux ans, Gui Minhai avait été «libéré» fin 2017, mais il restait sous étroite surveillance. Le 20 janvier 2018, l’éditeur était à nouveau appréhendé par des agents présumés des services secrets, alors qu’il se trouvait dans un train en compagnie de deux diplomates suédois. Il se rendait à l’ambassade de Suède à Pékin pour être examiné, car il souffrait de symptômes neurologiques consécutifs à sa première détention. Puis, le 25 février 2020, Gui Minhai était condamné à dix ans de prison pour avoir soi-disant «fourni illégalement des renseig