L’état de guerre s’installe entre l’Inde et le Pakistan. Cinq civils, dont une fillette, ont été tués dans la nuit du 8 au 9 mai, dans la région du Cachemire pakistanais. «Les forces indiennes ont tiré sur des zones civiles», a affirmé Adeel Khan, officier de police indien à Kolti. Il a ajouté que «les bombardements se sont poursuivis tard dans la nuit. En réponse, l’armée pakistanaise a mené une intense contre-attaque et visé trois postes indiens le long de la ligne de contrôle», la LoC, le nom donné à la frontière qui divise les deux pays depuis leur partition en 1947. Sous couvert d’anonymat, un responsable de la sécurité basé à Muzaffarabad a affirmé qu’un «obus tiré par les forces indiennes s’est abattu sur une maison de civils, tuant un jeune homme et blessant ses deux sœurs dans le district de Bagh», au Pakistan.
A lire aussi
En seulement trois jours, le bilan humain est monté à 37 morts et une soixantaine de blessés au Pakistan. De son côté, l’Inde décompte 16 personnes tuées. Mercredi 7 mai, des frappes indiennes ont visé le sol pakistanais, en représailles de l’attentat commis le 22 avril dans le Cachemire indien, à Pahalgam. L’attaque avait provoqué la mort de 26 touristes. Les tirs de missiles indiens de mercredi ont immédiatement été suivis d’une riposte pakistanaise. C‘est le plus fort niveau de violence entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies. Les Etats voisins se renvoient la responsabilité de la dégradation de la situation, qui ressemble de plus en plus à une guerre.
Une guerre de l’information
La confrontation entre les deux pays fait également rage sur le front de l’information. La montée des tensions a déclenché une avalanche de fake news en ligne. Dans ce contexte, l’Inde a ordonné jeudi 8 mai à X de bloquer plus de 8 000 comptes, dont ceux de médias internationaux. Le réseau social a révélé avoir reçu cet ordre «sous peine de sanctions potentielles, dont des amendes importantes et l’emprisonnement des employés locaux de l’entreprise». X dit s’y conformer à contrecœur, mais dénonce «une censure».
Pour faire face à cette situation, les écoles ont été fermées dans tout le Cachemire indien. De même côté pakistanais. Elles ne rouvriront pas avant lundi à Islamabad. Au total, 24 aéroports du quart nord-ouest de l’Inde sont clos pour des raisons de sécurité.