Des coques qui se heurtent en pleine mer, à plusieurs centaines de kilomètres des côtes – un scénario catastrophe pour tout marin. En provoquant une collision avec un navire ravitailleur sous contrat avec l’armée philippine, ce dimanche 22 octobre, dans l’archipel des Spratleys, le garde-côtes chinois 5203 a fait monter encore un peu plus la tension en mer de Chine méridionale.
Depuis une dizaine d’années, Pékin a déclaré unilatéralement sa souveraineté sur près de 90 % de cette mer semi-fermée, plus grande que la Méditerranée, en arguant de droits historiques non reconnus par la législation internationale et contestés par les pays voisins, comme les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, l’Indonésie ou Brunei. Pour empêcher la liberté de circulation dans cet espace stratégique, où transite un tiers du commerce maritime mondial, le président Xi Jinping a ordonné de bétonner des îlots et des hauts-fonds, de déclarer les eaux alentour comme territoire chinois et d’y installer des bases militaires.
Une armada de navires de pêche et de garde-côtes équipés de matériel militaire, comme des radars et des lasers, a été déployée dans la zone, formidable milice chargée de harceler les pêcheurs et les navires des pays riverains, bien moins équipés. Une stratégie hybride d’occupation pilotée pa