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Libération
Reportage

Colombo Port City, l’île de la tentation chinoise au Sri Lanka

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Un vaste complexe de logements, d’écoles de prestige et de sièges de multinationales développées par une compagnie contrôlée par l’Etat chinois inquiète les Sri Lankais et illustre la forte dépendance du clan Rajapakse au régime de Pékin.
Sur le site de construction de Colombo Port City en octobre 2021. (Ishara S. Kodikara /AFP)
publié le 24 juin 2022 à 8h06

Une énorme île vient de naître dans la baie de Colombo, devant le palais présidentiel. Une extension du territoire sri-lankais, réservée aux riches et aux capitaux étrangers. Colombo Port City est une «zone économique spéciale» de 269 hectares, reliée à la fameuse baie de Galle Face, au centre de la capitale sri-lankaise. Elle est sortie de l’océan Indien grâce à des travaux colossaux de remblaiement, menés par la compagnie chinoise de travaux publics China Harbour Engineering Company (Chec), contrôlée par l’Etat chinois.

Son objectif : attirer les investisseurs étrangers, particulièrement dans la finance, les nouvelles technologies ou les services maritimes, pour leur offrir une porte d’entrée vers le gigantesque marché d’Asie du Sud et ses près de 2 milliards d’habitants. Lancé en 2014, sous la présidence de Mahinda Rajapakse, à l’occasion de la visite de son homologue chinois Xi Jinping, ce projet était alors considéré comme le plus grand investissement étranger au Sri Lanka, estimé à 1,4 milliard de dollars (1,33 milliard d’euros).

Mais dès le début, il rencontre des oppositions. Les premières furent écologiques. Le projet nécessitait 65 millions de mètres cubes de sable marin et 3,45 millions de mètres cubes de roches, et ce remblai risquait d’endommager les fonds marins et de réduire la vie aq