Menu
Libération
Naufrage

Corée du Nord : après le lancement raté d’un navire de guerre, Kim Jong-Un fait arrêter trois responsables

Le dirigeant nord-coréen avait promis, mercredi 21 mai, que les «erreurs irresponsables» des fonctionnaires coupables seraient «traitées» par le Parti.

Une capture d'écran de la télévision sud-coréenne, le 22 mai. (Anthony Wallace/AFP)
Publié le 25/05/2025 à 14h52

Les images d’un tel échec n’ont visiblement pas plu au dirigeant nord-coréen, qui est allé jusqu’à définir ce naufrage comme «l‘effondrement de la dignité» de son pays. Quelques jours après le lancement raté du tout nouveau navire de guerre nord-coréen depuis le port de Chongjin, dans le nord-est du pays, l’agence officielle de Pyongyang KCNA a annoncé l’arrestation de trois responsables du chantier.

Les personnes détenues sont l’ingénieur en chef du chantier naval de Chongjin, le chef de l’atelier de construction et un directeur administratif, tenus pour «responsables de l’incident», selon KCNA. Vendredi, le directeur du chantier naval, Hong Kil Ho, avait également été convoqué par les forces de l’ordre. Des interpellations qui se déroulent après que la Corée du Nord a précisé avoir entamé une enquête approfondie sur cet accident.

Si les sanctions auxquelles ils s’exposent ne sont pas encore connues, la réputation du régime en matière de respect des droits de l’homme laisse craindre le pire.

«Une négligence absolue»

Mercredi 21 mai, dans la foulée de cette cérémonie de lancement raté du destroyer de 5 000 tonnes - pendant laquelle une partie du fond du navire avait été broyée - Pyongyang avait dénoncé un «grave accident». Le navire flambant neuf s’était retrouvé sur le côté, prenant l’eau. Les médias d’Etat nord-coréens n’avaient alors fait état d’aucune victime ni d’aucun blessé, minimisant les dégâts.

Kim Jong Un, qui assistait au lancement devant de nombreux spectateurs, avait par contre fustigé un «acte criminel causé par une négligence absolue» qui «ne pouvait être toléré». Le numéro un nord-coréen avait aussi prévenu que les «erreurs irresponsables» des fonctionnaires coupables seraient «traitées lors de la réunion plénière du comité central du Parti».

Des images satellites montrent aujourd’hui le navire couché sur le côté, recouvert de grandes bâches bleues, alors qu’une partie du bateau semble être toujours sur la terre ferme.

Une restauration immédiate du destroyer est attendue par le chef de l’Etat qui n’envisage pas la tenue, en juin, de la réunion clé du parti au pouvoir, sans son navire en état. A cette date, le Comité central du Parti devrait présenter les résultats du premier semestre et annoncer les politiques du second semestre de l’année, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. Ça n’est «pas simplement une question pratique, mais une question politique directement liée à l’autorité de l’Etat», a-t-il insisté.