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Justice

Corée du Sud : l’ancien président Yoon Suk-yeol sous le coup d’un nouveau mandat d’arrêt

Craignant qu’il ne détruise des preuves de sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, un tribunal de Séoul a émis, jeudi 10 juillet, un deuxième mandat d’arrêt contre l’ex-chef de l’Etat, qui a été placé en détention.
L'ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol, à Séoul, le mercredi 9 juillet 2025. (Kim Hong-Ji/AP)
publié le 9 juillet 2025 à 22h04

L’interminable saga judiciaire se poursuit. Sept mois après sa déclaration désastreuse de la loi martiale en décembre 2024, l’ancien président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, n’en a pas fini avec la justice. Un juge du tribunal du district central de Séoul a émis, ce jeudi 10 juillet (heure locale), un nouveau mandat d’arrêt à son encontre, craignant que l’ex-chef d’Etat puisse détruire des preuves, selon l’agence de presse Yonhap.

«Abus de pouvoir»

L’ancien président et ses avocats ont assisté à l’audience et rejeté en bloc toutes les accusations d’«insurrection», «d’abus de pouvoir» ou encore «d’entrave à l’exercice de fonctions officielles» – lorsqu’il a tenté de prendre la main sur le Parlement sud-coréen à l’aide de l’armée. Une autre accusation de «falsification de documents officiels» a également été ajoutée. D’après l’agence de presse, le principal intéressé a ensuite été emmené au centre de détention de Séoul, situé à Uiwang, au sud de la capitale, en attendant la décision du tribunal.

Le 25 juin, la justice avait rejeté une précédente demande de mandat d’arrêt du ministère public, en statuant que le suspect avait exprimé sa volonté de se conformer à la convocation du procureur spécial «si elle lui [était] demandée».

Neuf heures d’audience

Un conseil spécial chargé d’enquêter sur sa tentative de coup d’Etat avait demandé dimanche ce nouveau mandat d’arrêt contre l’ancien président, qui avait initialement refusé de comparaître pour être interrogé. Ce conseil spécial l’avait interrogé à deux reprises, notamment durant une audience de plus de neuf heures samedi.

Yoon Suk-yeol avait été formellement destitué, en avril, pour les faits qui lui sont reprochés. Une élection présidentielle anticipée avait ensuite été organisée, remportée par le démocrate Lee Jae-myung.

De son côté, l’ex-président a été le premier chef sud-coréen en exercice à faire l’objet d’une arrestation, en janvier et le premier à être jugé au pénal. Pour le crime «d’insurrection», qui n’est pas couvert par son immunité présidentielle, il encourt la peine de mort ou la prison à vie.