«J’étais très contrariée la semaine dernière, mais cette fois nous avons réussi.» Comme les 200 000 manifestants réunis devant l’Assemblée nationale à Séoul, Jeon Ji-hyun a laissé exploser sa joie à l’annonce de la destitution du président Yoon Suk-yeol. «Je suis très heureuse», confie l’étudiante de 22 ans, enrubannée de guirlandes colorées et tenant un bâton lumineux, objet traditionnellement utilisé lors des concerts de K-pop et qui a été reconverti en symbole de contestation populaire ces derniers jours. En votant à 204 voix pour la destitution de Yoon Suk-yeol, les députés ont refermé la parenthèse angoissante dans laquelle était plongée la Corée du Sud depuis la nuit du mardi 3 décembre et l’éphémère déclaration de la loi martiale. «J’avais tellement peur, c’était terrible», raconte Lee Eun-jin, 44 ans. Le soulagement se lit sur le visage de la mère de famille, venue avec sa fille de 13 ans, alors que des scènes de liesse éclatent un peu partout dans les rues avoisinant le parlement sud-coréen.
Une heure avant le résultat du vote, l’ambiance était autrement plus tendue, presque silencieuse, quand une procession de députés, ceux de l’opposition d’abord, puis ceux du parti présidentiel ensuite, a fait son entrée dans l’hémicycle. Dans la semaine, sept parlementaires du Parti du pouvoir au peuple (PPP), le parti du président, avaient publiquement annoncé leur intention de voter la destitution, portant à 199 le nombre de bulletins acquis à la cause de <